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À l'aube du tumulte

by Apes O'Clock

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1.
Kong 04:07
Kong ! Nous nous savons indétrônables ! We are Kong ! Dépourvus d’éthique et d’morale ! We are Kong ! Haut perchés sur notre piédestal ! Kong we are ! Kong we are ! Kong ! Nous sommes devenus incontrôlables ! We are Kong ! Instigateurs de cette cabale ! We are Kong ! Nous sommes les rois qu’il faut abattre ! Kong we are ! Nous sommes les rois qu’il faut abattre ! Le silence, dans lequel s’endorment nos problèmes À trop ignorer la sentence, voyez où ça nous mène L’inconscience, n’a désormais plus de limites Règne l’incompétence aux bras de nos chères élites L’imprudence, d’élire ces véreux donneurs d’ordres Violence, impudence, indécence sont devenus leurs mots d’ordres L’opulence, certains n’en ont jamais assez Détenir, posséder à outrance, détruire et lacérer L’espérance, de vivre en paix, de voir demain La peur de la différence broie de nombreux destins L’ignorance, de faire fi des ultimatums Nous ne méritons que la potence, bipèdes égoïstes que nous sommes Hiérarchiser, sacraliser Délocaliser, mondialiser Tout standardiser, normaliser Déshumaniser, désocialiser, jusqu’à la sève Tout a un prix, une perte, un profit, marche ou crève Des larmes et des cris, des armes ou la vie, pas de trêves Que des faux gentils, truands ou bandits, briseurs de grèves Le règne des nantis, répugnant mépris, tueurs de rêves Décrocher la lune, marcher sur Neptune, quoi qu’il en coûte Amasser la thune, flatter sa fortune, qu’on en rajoute Souiller les lagunes, repeindre au bitume, mers de mazout Assument et consument, désastre posthume, sans aucun doute La nature féconde, devenue moribonde Que les glaces fondent, que les mers inondent Que résonne la gronde, se lève la fronde Ô tout petit monde, ô bêtes immondes Que vive le dumping, strass et bling-bling Détrônons les King en haut des buildings Détrônons les King en haut des buildings
2.
Voici le temps des récoltes La mauvaise graine a poussé Sous les pas bruyants de leurs bottes Toutes nos racines ont résisté Qu’importe les gaz, les pesticides Scandales dont nous sommes arrosés Faut dire qu’leur engrais est fertile Nourri par autant de fumiers Des privilèges plein les poches Et déconnectés du réel Des principes et valeurs fantoches Des frasques et des fraudes à la pelle Une caste issue des mêmes écoles Des mêmes préceptes, d’la même morale Qui vient vomir sa bonne parole Dictée par le grand capital Sonne le temps des récoltes D’un printemps ivre de colère La gronde bâillonnée par la force Resurgira dans nos artères Dressons-nous, luttons vent debout Frères et sœurs de misère Déracinons tous ces voyous Pour qu’enfin, la vie prospère L’omnipotence des financiers Et des gouvernants asservis Ils creusent et creusent le fossé Toujours avec ce même mépris Profit et rentabilité Les maîtres mots de leur empire Quand à leurs yeux l’humanité Est synonyme de marchandise La division pour le règne La répression pour seule réponse Et quand le peuple et la Terre saignent Ces inconscients regardent leurs montres Nous sommes l’après, ils sont l’avant Le souffle chaud sur leurs cols blancs Nous sommes l’après, ils sont l’avant Nous sommes l’aube des lendemains chantants Ô petit monde, te voilà seul Maître d’un monstre que t’as fait naître Ô bête immonde, admire ton œuvre Nauséabonde, par ta fenêtre Ô petit mouton égoïste Dis-moi comment c’est la Panurge Ô petite planète moribonde Puissions-nous arrêter cette purge Ô petit monde, Ô bête immonde Te voilà seul maître d’un monstre Ô petit monde, Ô bête immonde Admire ton œuvre nauséabonde Ô petit monde, Ô bête immonde Ô petit monde, Ô bête immonde...
3.
G.N.A.R.K 03:37
Tu connais ce petit son, cette onomatopée Qui s’contorsionne puis s’échappe, à gorge déployée Tout commence au début, normal, vous me direz À l’entame de cette syllabe, un N précédé d’un G Cet adage qui traduit une certaine délectation Qui fait goûter au plaisir comique de la situation Vient ensuite, au milieu, l’aîné de l’alphabet Celui qui ouvre grand tes yeux, qui exhibe ton gosier Ce grand A qui témoigne du point d’orgue de la chute Que tu peux étirer sans cesse telle une lame qu’on affûte Pour finir, s’enchaînent le R puis le K Le claquement de crocs, le sonnement du glas Rictus et sarcasme Dessinent les traits de mon faciès, goguenard Je pouffe, je ricane Rictus, sarcasme Dessinent les traits de mon faciès, goguenard Je pouffe et je ricane De voir la risée populaire s’abattre sur les notables Gnark, gnark, gnark, entends-tu ce rire qui claque ? Qui décape et matraque les petits coqs du tac au tac Ça dilate la rate, ça gratte, et ça grince C’est le grand cri qui te croque, qui te traque mon bon prince Je suis comme De La Fontaine, je viens pour croquer tes travers Arroser l’arroseur et me moquer jusqu’aux pleurs Tourner au ridicule tout cet orgueil et tes grands airs Le tout en quelques vers de douze pieds dans ton derrière Si à mes mots souvent se mêlent cynisme et ironie N’y voit pas qu’un trait d’humour ni qu’une simple petite moquerie Bourgeois, gentilhomme, prends garde à la satire Quand le peuple sature c’est toi dans la ligne de mire Une bonne tarte à la crème dans ta poire de tartuffe C’est plus désopilant que sur ta sale face ma paluche Et faire des poèmes qui brocardent tes laïus Fait poindre impudemment sur ma face ce rictus Du cortex pré-frontal, tout droit vers ton système limbique J’agite l’hypothalamus, qui transmet cash à l’hypophyse C’est sûrement très désopilant tout ce langage scientifique Le fait est qu’j’soulage tes tensions, toi le nerveux, je te rends sympathique Je suis ce piment doux, qui chatouille tes zygomatiques Insolent et piquant, je suis cet aromate sardonique Face au grand méchant loup, je suis cet agneau et son hourvari L’opprimé qui se gausse de voir son bourreau dans une avarie L’arroseur arrosé, tel est pris qui croyait prendre Je sens la revanche à plein nez, j’exhausse le goût de la vengeance J’sais pas si on peut rire de tout sur ce fielleux sujet Face à ces fourbes moralistes, vive le cynisme et le sarcasme, à souhait !
4.
L'entresort 04:54
Gobble, Gabba, we accept you We accept you one of us Au loin résonnent les cris, les caquètements de rire Et les gloussements de peur De convives horrifiés, de marmots amusés Et quelques âmes en pleurs La porte crisse et grince, le plancher craque et geint Sous vos pas suspicieux Cette roulotte, cette baraque installée, là, en vrac Pour les curieux du monstrueux Entrez, n’ayez de craintes, oyez messieurs, dames Ces maigres coquecigrues Nous n’avons jusque là mangé qui que ce soit Du moins pas de chair crue Admirez ce bestiaire, je vous l’accorde austère Et un poil excentrique Délectez-vous sans honte de nos faces de monstres Aux drôleries anatomiques Gobble, Gabba, we accept you We accept you one of us L’entresort ou l’étalage de nos extravagances Élucubrations farfelues Nous avons évité les limbes et les tératologues Nous ont mis la main d’ssus Nous rois d’la cocasserie, d’la farce et d’la duperie Des spectacles dont nous sommes les clous Ô toi le non-conforme Le loufoque, le difforme On t’accepte parmi nous ! Il est d’notre devoir d’animer chaque soir Toutes les places publiques On fait dans l’inquiétant, l’bizarre et dérangeant Le fantasmagorique Alors que place est prise, vous êtes à notre guise Laissez faire vos papilles L’antre de l’entre-soi, où gigotent les émois Bienvenus dans la famille ! Nous, hommes et femmes hybrides Odieux imprévisibles, maîtres dans l’art de l’insolite Nos gaudrioles et jongleries Animent un peu vos vies, vos billes de clowns tristes Nous phénomènes de foire Honteux indésirables, que chacun préfère ignorer Ni l’armée, la flicaille, ni vos politicards Ne pourront nous bâillonner Et une fois repartis, gravés dans vos esprits Nous serons encore et toujours là Les monstres sont partout, ils vivent parmi vous Mais vous ne regardez pas Les craquelures, les fêlures de nos chétives armures Laissent entrevoir la lumière Alors, voilà pourquoi on ne se lasse pas De faire sauter vos œillères
5.
Elle était belle à en croquer, si chaleureuse cette bicoque Rassurante comme une pleine lune dans une nuit noire à faire au froc Un foyer doux et attirant, une coquette petite baraque Alléchante comme un sucre d’orge, on l’a bouffée comme un p’tit snack On a dévoré à pleines dents ses quelques murs en pain d’épice Savouré jusqu’à la nausée toute sa beauté et ses délices Tout le monde voulait sa part la moindre miette fut avalée On avait que la peau sur les os, nous voilà joufflus et gâtés Elle était trop appétissante pour les affamés qu’on était Alors on s’est remplis la panse jusqu’à se la faire péter On a encore la bouche pleine mais on s’en ressert toujours plus Insatiable appétit d’enfants gloutons et ventrus On a les dents du fond qui baignent mais jusqu’au dernier morceau On va s’en gaver la bedaine quitte à y laisser la peau Hansel et Gretel sans sorcière s’en seraient-ils sortis Ou seraient-ils morts étouffés par leur insouciant appétit Belle à en croquer, on l’a dévorée sans désir Dans une orgie désinvolte où l’important était de jouir On se pourléchait les babines dans un orgasme permanent Avides de se remplir le bide, cupides êtres défaillants On voyait bien que ça déconnait mais on faisait semblant d’y croire Car la fable était belle et nourrissait tout plein d’espoir On continuait à s’en goinfrer sans en déguster la saveur Avides des fabuleux mets qui nous plongeaient dans la torpeur La maison petit à petit disparaissait sous nos assauts On s’étripait pour un bonbon, pour le moindre morceau de gâteau Peu à peu les ventres grognèrent, sans s’y attendre on eut la dalle Dans toute histoire y a une bonne guerre, et les plus faibles tombent sous les balles Le conte de fée se défaisait et la défaite était de taille Les jours heureux bien consommés, finies la fête et la ripaille Ce fut la chute brutale d’une histoire sans lendemain Quand au bas de la page tomba soudain le mot fin Il était une fois, sur les décombres d’un palais Dans les ruines d’un vieux monde qui autrefois les nourrissait Quelques petits princes affamés qui remâchaient de vains espoirs Et n’avaient plus à gober que les bribes d’une vielle histoire Au commencement tout était beau, un merveilleux jardin d’Éden Un conte de fées pour marmots en tenues d’Adam et Eve Des années qui passent sans automne, une innocence douce et sucrée Mais dès qu’on eut goûté la pomme, il nous fallut tout le verger J’revois encore la scène, tous assis autour de la table À boulotter, tristes et obscènes, s’taper la cloche comme des chacals Rompre le pain, siffler le vin, une vraie débauche de dévot À morfaler jusqu’à plus faim pour finir l’office sur un rot Et sur la maison effondrée descendit doucement la nuit noire Le conte de fées digéré on passa du rêve au cauchemar Pour trouver une fin joyeuse, maintenant il est bien tard Comme les paupières sur vos yeux, le rideau tombe sur mon histoire
6.
Je suis né en l’an de grâce, dix-huit-cent-quatre-vingt-six Mauvais alignement des astres, abandonné devant l’hospice Ma mère était fille de joie, mon père ivrogne illusionniste J’ai grandi dans l’orphelinat d’une abbaye de moines trappistes J’y ai nourri cette soif étrange, leur chasteté, ma déraison J’ai laissé l’Épicure aux anges pour la luxure et mes démons J’ai claqué la porte aussi sec au Pays de Cocagne j’ai fui Me voilà devant vos becs, grand serviteur que je suis Voyez-vous, il est rare que j’prenne la plume à mon propos M’étaler sur vos sofas pour me flatter, rassurer mon ego Loin de moi ces introspections psychiques et personnelles Je viens faire les présentations et m’effeuiller à vos oreilles Je brasse la mélasse de mon lyrisme alambiqué Pour en extraire le nectar, le déverser sur le papier J’imbibe les mèches rebelles, je désinhibe les saintes nitouches Je flambe à grands coups d’étincelles, je me prélasse dans vos bouches Hans-Peter von Barrik Je distille la bonne parole aux gorges assoiffées d’hédonisme Sourire narquois, œil lubrique C’est moi la petite voix dans tes pèlerinages éthyliques Je suis Hans-Peter von Barrik Je distille la bonne parole aux gorges assoiffées d’hédonisme Sourire narquois, œil lubrique C’est moi la petite voix dans tes épopées érotiques Épris d’ébriété pour les flacons et leur ivresse N’éprouvant pas de satiété face aux jouissances que je caresse J’méprise la sobriété, le sérieux des individus Raffolant de la nudité de toutes les âmes saugrenues Et j’incarne ce diable divin qui susurre auprès de toi Qui transforme l’eau en vin quand il te passe la bave au doigt Dans tes rêves les plus secrets, je suis Dionysos et Bacchus Régnant au creux de ton palais, j’enivre chacun de tes mucus Voilà mesdames, vous savez tout, et chers messieurs, n’ayez de craintes Lorsque ces philtres vous feront saouls, veuillez vénérer nos étreintes Sachez enfin qu’mes camarades, tout comme moi, jamais ne dégrisent D’la symphonie, des sérénades, sont en quelques sortes mes droogies Alors, humez, prisez, sentez la brume de cet air capiteux Je me délecte à humecter vos sentiments les plus fougueux Épanchez-vous, je vous soutiens, pilier de chacune des ires Qui vous transpercent jusqu’au sein du mélange de nos élixirs
7.
Le cabotin 03:41
Il est temps pour moi de vous tirer mon portrait Vous dépeindre ma personne ou du moins l’esquisser Mais plutôt qu’le pinceau c’est le couteau qui me sied Il affûte l’allure sans pour autant grossir le trait Voici l’tableau de ma vie de saltimbanque Une palette infinie aux couleurs chatoyantes Sans grandes perspectives mais tout en contraste Elle commença ainsi, loin du luxe et du faste Je suis né dans la crasse d’un quartier populaire Sans curé, sans caresse, ni témoin oculaire Lâchement lâché dans ce monde comme un chien Avec à ronger que mon sombre destin Mais dans l’ébauche sordide de cette grande fresque Se dessinait un destin quelque peu burlesque Accueilli dans les rangs d’une troupe particulière J’appris d’la comédie, tout l’art et la manière Roublard, fripouille Fouinard, arsouille Racaille, voyou J’baratine sans éthique, embobine le public Pour le rendre tour à tour attendri ou hystérique J’suis la fine mouche des combinards Roi de l’escarmouche et du traquenard Dans ce monde en trompe l’œil où l’apparat est roi On s’affuble de costumes pour paraître droit Sapé comme un prince je me présente à vous Attifé comme un nanti je vous ressers de mon bagou Ouais j’ai la tchatche toujours l’bon mot J’suis le plus cabotin de tous les escrocs Mes vers de faussaire, brisent les faux airs Au diable vos tabous, j’viens vous la faire à l’envers J’enquille tranquillement les alexandrins Vous enjôle un peu plus avec mon baratin Et soudain vos pudeurs volent en éclats Et vous voilà tous en sueur chantant d’une seule voix C’était l’croquis d’un enfant de la balle D’un beau parleur, sublime misérable Tombé dans le ruisseau au milieu des affamés Aujourd’hui mes bons mots vous mènent par le bout du nez J’ai vendu la lune une bonne vingtaine de fois Raflé des fortunes qui m’ont brûlé les doigts Flatté des bourgeoises à m’en user la chandelle Et chaque fois qu’elles me croisent je les vois qui chancellent Les arts et les bouquins m’ont sorti du purin À présent j’fais la nique à tous les puritains Éduquez un gavroche il se remplira les poches Éduquez tout un peuple ils feront sauter des caboches J’avance vers vous , sous couvert de spectacle Et glisse en vous l’idée d’un nouvel acte Tomber de rideau sur le roi et ses sbires J’suis Hugo l’cabotin, m’sieurs dames, pour vous servir.
8.
Get it ! 03:49
Dans un coin de zoo, à l'ombre des barreaux Au fond d'une triste cage rumine un bonobo Rêvant de grands espaces et de s'offrir l’horizon Le mammifère famélique fomente son évasion Quand un jour, par chance, la geôle reste ouverte Sa route est coupée par une colossale bête Le cabot du gardien lui coupe l'échappée Grondement menaçant et babines retroussées Face au féroce cerbère aux manières martiales Le cœur de l'animal s'emballe et le doute s'installe Fuir ou croiser le fer, difficile question Les crocs de son rival lui font perdre la raison Ravaler sa rage, remballer ses illusions Cage ou canine, liberté ou soumission Otage et famine contre rêve d'évasion Impossible de rater cette trop belle occasion Soudain laissant la rage envahir tout son corps Il bat des pattes et chante comme on hurle à la mort Ses pieds cognant la terre soulèvent la poussière Et son chant envoûtant s'élève dans les airs Clap your hands to the sound of the beat... You don’t want it... You’re gonna get it ! You’re gonna get it ! Clap your hands to the sound of the beat ! Just get it ! Clap your hands to the sound of the beat ! Les coups portés par le primate frappent l'esprit canin Poussé par ses pulsions il tente de taper dans ses mains Mais tenir sur deux pattes n'est pas à la portée de tous Le canidé s'éclate de tout son corps pris de secousses Le singe enfin libre sous le regard du clébard Se fait la belle sur le beat en balançant du boulard Chantant des oubidou il s'en retourne chez lui « Now he’s the king of the swingers, a jungle VIP » La queue entre les pattes le molosse rentre penaud Se coucher oreilles basses devant le gardien du zoo Le maître ulcéré montre le poing serre les dents Babines retroussées et grondements menaçants Le type sans pitié est tout prêt à frapper de front Quand le clebs apeuré se rappelle soudain la leçon Et le beat insolent lui revient en mémoire Alors il ferme les yeux, et répète plein d'espoir L'insensible charognard coupe court à la danse Roue de coups le bâtard sans soucis de la cadence Il frappe sans vergogne, cogne sans détours Aux douleurs qui résonnent, l'homme avide reste sourd À la vie, à la joie, à l'éclat des beaux jours À l'audace des rêveurs il oppose toujours Avarice et violence, vorace, vautours À l'ivresse de la danse, l'homme avide reste sourd À la beauté du chant ; You’re gonna get it ! À la danse, à l'amour ; You’re gonna get it ! À la ferveur des transes ; You’re gonna get it ! L'homme avide reste sourd !
9.
Faux frère 03:43
Cousin, Faux frère, Voisin, Colocataire Je t’écris cette missive dans ces ultimes instants Victime de tes dérives, le dernier survivant Me voilà esseulé devant tout ce massacre Démuni condamné, au milieu des cadavres Tu avais pourtant tout, mais ce n’était pas assez Vorace comme un loup, empli de cupidité Tu es resté assis à contempler l’effondrement D’une nature nourrisse, l’extinction du vivant Je te pensais frère, je t’avais tout transmis Nous croyais complémentaires, je suis devenu ton ennemi Tu m’as pris pour cible, une marchandise de choix Réduit au rang de nuisible, d’inutile, de paria Qu’as tu fait de nous ? Toi le frère, toi le traître Qu’as tu fait de nous, nous qui sommes tes ancêtres Qu’as tu fais de nous ? Et de mes congénères Que feras-tu de toi, quand nous ne serons que poussière ? De conquêtes, en défaites D’incendies, en marées noires Du poumon de la planète Jusqu’aux ultimes espoirs T’as préféré jouer les sourds devant toutes ces alertes Face aux appels au secours, tu es resté inerte Aveuglé par le profit, consommation à tout va Berné par les lobbys, les puissants et leurs blablas What do we want ? Climate, justice ! When do we want it ? Now ! Qu’as tu fait de nous ? Toi le frère, toi le traître Qu’as tu fait de nous, nous qui sommes tes ancêtres Qu’as tu fais de nous ? Et de mes congénères Que feras-tu de toi, quand nous ne serons que poussière ? Que feras-tu de toi, quand arrivera le pire ? Que la glace ne sera qu’un lointain souvenir ? Compteras-tu tes pièces une fois la terre brûlée ? Les forêts, les espèces, rasées, éliminées
10.
Bercé par le chant des vagues, la ritournelle des clapots Mon esprit, mon âme divague, et le soleil brûle ma peau Je me dorlote dans tes bras, toi ma Vénus, mon Aphrodite Douce insouciance, enivre-moi, Acédie, reine de mes vices Je t’en supplie, ne pensons plus et reportons nos intentions La vie se vaut d’être vécue sans contraintes et sans conditions Les excités de l’autre rive aux idées noires et tourmentées Qualifieront ma vie d’oisive, ocieux je suis, je resterai Ocieux je suis, je resterai Ocieux je suis, je resterai Tu me cajoles et tu m’embrasses au point de n’plus envisager Je m’allonge et on s’enlace, las de prévoir et programmer Le suroît glisse sur mon corps, mes projets remis à demain Le nez en l’air, je m’évapore, l’efficacité au lointain Une pincée d’ivresse, une bonne dose de farniente Un soupçon de paresse et quelques notes acidulées Un pilon à la main, j’écrase, je touille ses saveurs La raison quitte mon destin, je m’hydrate, j’me saoule dans ses vapeurs Je vogue au large sur ce rythme, dans le tumulte de mon flow Sur le beat j’amarre mes rimes, pirate rêveur sur son îlot Avant qu’les cieux ne s’assombrissent et m’imbibent de saugrenuité Que le jour devienne un supplice, ocieux je suis, je resterai J’regarde le cadran se remplir, les tournesols se fermer Attendre le jour s’affaiblir, Phébus dans les bras de Morphée Pour me muer en lycanthrope, clopiner vers l’insanité Hétéroclite, nyctalope, à la lune hurler mon odieuseté À la lune hurler mon odieuseté Ocieux je suis, je resterai
11.
Résonnent les douze coups de semonce Et ma métamorphose opère L’anthropomorphe ose l’austère À pas de loup vers la défonce Inusuel de l’abstinence Ma foi n’en a jamais assez Je me nourris des herbacées Noctuelle de l’impatience De liane en liane, de vers en vers Les dieux, le céleste je fuis Canidé en proie à la folie Hominidé dans ses travers L’obscur m’attire comme le Yin Épouse parfaitement le Yang À gratter l’ciel je deviens Kong Sous mon pelage je suis le King Gare au loup, gare au gorille Ocieux le jour, odieux la nuit Gare au loup, gare au gorille Odieuse nuit, les dieux je fuis Aurore humaine, nuit animale Dans les ténèbres est mon ardeur À minuit je deviens sorgueur Schizophrénique bicéphale J’exècre les sobres nuitées Pour préférer l’immoralisme Jouir sans entraves d’hédonisme Célébrer la saugrenuité Ocieux je suis, odieux je nuis Le crépuscule m’infantilise La lune pleine me vampirise Odieuse nuit, les dieux je fuis Funambulesque de la nuit Le jour, la clarté me fatigue L’obscurité me désinhibe Noctambule est-ce que je me nuis ? Gare au loup, gare au gorille Funambulesque de la nuit Gare au loup, gare au gorille Noctambule est-ce que je me nuis ? Funambulesque de la nuit Odieuse nuit, les dieux je fuis

about

Toujours décidé à porter un discours réfléchi sur le monde qui l’entoure, le propos plus percutant que jamais, APES O'CLOCK impose son dogme avec ce deuxième album : survolter et ensauvager la foule. Par-delà les étiquettes, la bande de 7 dandys-punk déploie un rock bestial et indomptable sans jamais avoir mis de côté les mélodies entêtantes et la plume aussi douce que désinvolte, jusqu’à ce que la puissance des cuivres finisse par asseoir le tout. Les rideaux fibreux sont devenus poussière, le cabaret a pris feu.

credits

released June 23, 2023

Apes O’Clock :
Hugues Appert : Saxophone ténor, chant, choeurs et sound design .
Johan Clérambourg : Chant
Gaëtan Costard : Batterie, percussions et choeurs
Alex Fatty B : Guitares, choeurs et sound design
Adrien Mélingue : Trombone et choeurs
Samy Viennet : Basse et choeurs
Johann Woayki : Trompette et choeurs

Auteurs / Compositeurs :
Kong & Faux frère : Johan Clérambourg / Samy Viennet
Le cabotin & Il était une fois : Hugues Appert / Hugues Appert
Le temps des récoltes ; L’entresort ; Hans Peter von Barrik ; Ocieux, je suis & Odieux, je nuis : Johan Clérambourg / Alex Fatty B
G.N.A.R.K : Johan Clérambourg & Hugues Appert / Alex Fatty B
Get It ! : Hugues Appert & Alex Fatty B / Alex Fatty B

Invités :
Julian Mauvieux : Claviers sur Il était une fois ; Faux frère ; Hans Peter Von Barrik & Odieux, je nuis
Michael Jacques : Solo de Bugle sur G.N.A.R.K & Soubassophone sur L’entresort
Emane & Ourdia : Choeurs sur Le temps des récoltes ; L’entresort ; Hans Peter von Barrik & Odieux, je nuis
Lily Lamborn & James Lamborn : Choeurs sur Kong ; Le temps des récoltes & L’entresort
David Liche & Madeline Blanc : Choeurs sur Le temps des récoltes & L’entresort
Gwénaël Aubry : Choeurs sur Le temps des récoltes & Odieux, je nuis
Jean-Philippe Crété : Choeurs sur Le temps des récoltes

Direction artistique par Alex Fatty B
Arrangements cuivres par Michael Jacques, sauf sur Il était une fois & Le cabotin par Hugues Appert
Enregistré par Adrian Bernardi, Pierre Fau & Alex Fatty B au Studio du Faune & au Studio Basilic Music
Solos de Trombone sur Ocieux, je suis enregistrés par Denis Laine
Mixé par Alex Fatty B au Studio Basilic Music
Masterisé par Bruno “Brew” Varea à Upload-Studio
Création visuelle par Simon Douchy / Photo par Claudine-Odette Coignard
Graphisme par Samy Viennet & Johan Clérambourg
Produit par Ourvari Productions et Monkz Prod.

Remerciements éternels :
À nos 178 contributeurs Ulule, sans qui l’autoproduction de ce 2ème album n’aurait pas pu voir le jour.
À Katia, Stéphane, Tom et la furieuse team de La Salamandre Noire ; à Oliv’. Vous êtes de grands malades !
À notre «Douk sucré» pour le son, la régie et sa bonne humeur ; à ce diable d’Yvain pour ses lumières ; à Guillaume, Dany, Papy du Collectif La Mécanique pour leur force et leur savoir-faire ; à nos anciens Mado, Touf & BenBen qui gardent une place très chère dans nos petits coeurs ; à Laurent et toute l’équipe du Studio du Faune ; à L’Hermite Sombre pour la com digitale ; à Gwenou pour sa poésie ; à Ian & Mika pour leurs talents d’écriture ; à tous les festivals, assos et lieux qui nous ont accueillis.
À nos familles et amis pour leur soutien, leur patience et leur amour ; à Inny, Nathalie, Noémie, Quentin, Yu-Chun & Mathis, Jpal, Manu, Hassim, Bigot ; à Lulu, Malo & Léonie, Gégé & Lilou, Steph & Alex, Baptiste & Louise, Jibé & Romano ; à Nadine.
À toi qui viens d’acheter cet album, et aux soutiens des premières comme des dernières heures.
Cet album est pour vous, et désormais à vous.

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Apes O'Clock Rennes, France

Il est l'heure mon ami, entends-tu ce réveil ?

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